Éthique et facilité
Faire des choix éthiques n'est pas facile.
- les choix faciles sont rarement éthiques
- les choix faciles sont les plus mis en lumière à grand renfort de communication
- les choix faciles attrayants et se révèlent souvent être des pièges
Google et vos données
Google est le plus gros géant du numérique. Ses revenus relèvent à 97 % (environ) de la publicité. Sa priorité est donc de placer de la publicité, ciblée de préférence.
Google agrège toutes les données que vous lui confiez :
- emails
- contacts, y compris ceux qui ne sont pas chez Google
- recherches
- sites visités (grâce à Google Fonts, Google Analytics et les publicités vous êtes suivis presque partout)
- vidéos publiées et consultées
- informations personnelles recueillies via les Google forms
- contenu des documents présents sur Google drive
Avec un smartphone Android vous ajoutez :
- conversations téléphoniques
- conversations à proximité du téléphone (« OK Google »)
- SMS, MMS
- position géographique (déplacements, horaires)
- applications et leurs usages
(liste non exhaustive)
À partir de toutes ses données Google peut faire des recoupements, lier des données entre-elles pour en déduire encore plus d'informations (méta-données).
Youtube
Youtube vous promet une grande visibilité pour vos vidéos (n'est pas la plateforme de diffusion vidéo largement hégémonique sur le marché ?) mais :
- ce n'est qu'un promesse, vous êtes noyés dans la masse
- les algorithmes de suggestion ne vous montre que ce que vous avez envie de voir (ciblage à partir de vos données), ce qui pourrait vous donner l'illusion d'être populaire
- vos vidéos peuvent être censurées pour des raisons politiques
- vos vidéos peuvent être exploitées commercialement par Google pour promouvoir son service sans vous prévenir
- Google sait qui regarde vos vidéos et qui est intéressé (ciblage encore)
Conditions d'utilisation, un site qui les déchiffre pour vous : TOSDR.
Le poids de la vidéo
La grande majorité des communications mondiales par Internet concernent de la vidéo.
Diffuser de la vidéo en ligne a un coût non négligeable. Il est par exemple déconseillé, voire interdit d'héberger de la vidéo sur un hébergement prévu pour du site Web (différence de quantité de données échangée). Il faut donc passer par des serveurs prévus, conçus pour la diffusion vidéo (CDN).
Youtube est une de ces plateformes, mais il y a également Dailymotion (propriété de Vivendi/Bolloré) et Vimeo (société basée à New-York).
Le problème de ces plateformes est leur centralisation : vous êtes assujettis au bon vouloir de l'hébergeur. De plus, une vidéo populaire va entraîner des goulets d'étranglement car diffusée un grande nombre de fois en parallèle.
Peertube, une autre manière de diffuser et regarder
Peertube est un logiciel libre servant à créer une plateforme de diffusion vidéo. N'importe qui ayant les connaissances suffisantes et un hébergement suffisant peut installer Peertube et proposer sa plateforme de diffusion vidéo.
Le risque n'est-il pas la multiplication des plateformes, leur modestie et leur invisibilisation dans la masse ?
Non, parce que les différentes plateformes Peertube (on parle d'instance) peuvent communiquer entre-elles et afficher les vidéos hébergées par les autres. C'est ce que l'on appelle la fédération.
Vous êtes un hébergeur Peertube, vous pouvez choisir avec quelles autres instances vous vous associez pour partager les vidéos.
L'autre aspect intéressant de Peertube est la possibilité de diffuser en peer-to-peer (d'où son nom). Chaque personne regardant une vidéo en diffuse également une partie. Ainsi, chaque spectateur devient également diffuseur, ce qui empêche l'engorgement du serveur hébergeant la vidéo originale.
Peertube est un projet soutenu par l'association Framasoft qui paye un développeur à quasi plein-temps pour faire évoluer Peertube. C'est un projet jeune qui ne propose certainement pas toutes les facilités de Youtube, ni les fonctionnalités de Vimeo (et encore moins la capacité d'hébergement), mais prometteur. Pour un usage modeste (les offres vont de 5 à 50 Go selon les instances) et un coût qui relève pour l'instant de la contribution volontaire, Peertube est adapté.
Il encourage également à réfléchir à nos usages de production et de consommation de vidéos.